La tension monte entre Pékin et Washington après la destruction du “ballon espion” Les États-Unis ont abattu le “ballon espion” survolant le ciel américain.
Pékin hausse le ton et parle de représailles, tandis que Washington soutient la légitimité de cet acte.
Au moment d’être abattu, le ballon se trouvait à environ 18 kilomètres d’altitude et à une distance de 11 kilomètres de la côte, selon des responsables du Pentagone.
C’est un avion de chasse américain qui a abattu le fameux ballon espion chinois au-dessus de l’océan, en réponse à cette “violation inacceptable de la souveraineté américaine”. La scène a été filmée par les Américains et diffusée sur les réseaux sociaux : “Ils ont eu le ballon”, entend-on après l’explosion de l’engin, qui tombe au large des côtes de Caroline du Sud, à la verticale.
Actuellement, des opérations de récupération des débris sont en cours. Une petite explosion a été vue après le tir du missile par un avion de chasse F22, puis le ballon se dégonfler et chuter à la verticale avant de tomber dans la mer. Quelques instants après, Joe Biden a assuré que l’opération avait été décidée dès mercredi, mais gardée secrète tout ce temps. Son ordre de l’abattre tenait à une condition : que les débris potentiels ne posent aucun risque pour les riverains au sol. Il a donc été choisi d’attendre que ce ballon franchisse les côtes, mais soit toujours dans les eaux territoriales américaines, tout en sachant que cela n’allait pas arranger la relation diplomatique avec la Chine qui est déjà bien fragile ces derniers temps. Pékin avance le mot de représailles ce matin. La Chine est très en colère.
M. Biden a félicité les pilotes ayant mené «avec succès» cette opération délicate. Il a indiqué avoir donné l’ordre dès mercredi d’abattre «dès que possible» le ballon, mais que le Pentagone souhaitait attendre «le lieu le plus sûr pour le faire» afin d’éviter tout dégât au sol lors de la retombée d’éventuels débris.
«Analyser la technologie»
Cette affaire a jeté un froid sur les relations entre Washington et Pékin, provoquant le report d’une visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine. Cette visite aurait été la première d’un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018. Selon des responsables du Pentagone, le ballon était entré dans l’espace aérien américain une première fois le 28 janvier au-dessus de l’Alaska, avant d’entrer au Canada le 30 janvier, puis de re-rentrer dans l’espace aérien américain au niveau de l’Idaho, dans le nord-ouest des États-Unis, le 31 janvier, soit mardi.
Mais les Américains n’avaient appris l’existence de ce ballon que jeudi, lorsqu’il était au-dessus du Montana, qui abrite des silos de missiles nucléaires. Il s’est ensuite peu à peu dirigé vers l’est du pays. Pékin a reconnu que l’appareil était venu de Chine, mais assuré qu’il s’agissait d’un «aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques». Celui-ci aurait «dévié de sa trajectoire», avait ajouté un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en exprimant les «regrets» de son pays pour cette violation «involontaire» de l’espace aérien américain.
«Je salue le leadership du président Biden pour avoir abattu le ballon chinois au-dessus de l’eau afin d’assurer la sécurité de tous les Américains», a tweeté samedi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. «Maintenant nous pouvons collecter les équipements et analyser la technologie utilisée» par la Chine, a-t-il ajouté. Vendredi, le Pentagone avait déclaré qu’un deuxième ballon chinois avait été repéré au-dessus de l’Amérique latine.
Des «ballons de surveillance chinois ont transité brièvement au-dessus des États-Unis au moins trois fois durant l’administration précédente, et une fois au début de cette administration de ce que nous savons, mais jamais aussi longtemps», a précisé samedi un haut responsable américain.