Airbus vient de développer une intelligence artificielle capable de prendre le contrôle de l'avion en cas d’incapacité des pilotes. Elle permettra aussi de guider les pilotes au sol dans les aéroports de plus en plus grands.
Lors d’un vol en conditions réelles, en novembre dernier, Airbus a simulé l’incapacité des 2 pilotes à l’intérieur du cockpit d’un Airbus A350-1000 bardés de capteur. Le vol s’est déroulé entre Bordeaux et Lyon. La simulation d’incapacité a débuté au-dessus de Limoges selon l’avionneur européen. C’est à ce moment-là que l’avion a pris le contrôle. Il a lui-même contacté le contrôle aérien, avec une voix robotisée, afin d’expliquer qu’il allait se dérouter vers l’aéroport de Toulouse, qui était selon lui, le meilleur choix pour atterrir.
Comme pour tout déroutement, le contrôle aérien lui a facilité la tâche, en lui donnant la priorité. L’avion a effectué toutes ses manœuvres en vol de manière autonome, y compris l’atterrissage.
“Effectivement, l’avion seul décide de ce déroutement. Ensuite il se signale autour de lui, par rapport au trafic environnant. L’idée c’est de communiquer par la voix, une voix synthétique. L’avion seul va communiquer avec le contrôle aérien pour d’une part donner la situation à bord et d’autre part les intentions de déroutement”, explique Isabelle Lacaze, directrice du projet DragonFly chez Airbus UpNext. Il faut bien entendu préciser que si l’un des pilotes se réveille et, est à nouveau en capacité de piloter, il peut reprendre le contrôle à tout moment.
Avec l’agrandissement des aéroports et la multiplication du trafic aérien, Airbus souhaite également aider ses pilotes à mieux se repérer sur les plateformes aéroportuaires. Pour cela, elle a fixé des capteurs sur le nez de l’appareil. Couplé à un système de positionnement, le roulage sur les taxiways (voies vers la piste) devrait être facilité. Le but étant que l’avion puisse se rendre à la piste de manière autonome et coordonnée avec le trafic autour de lui. De, plus les capteurs font la différence entre l’herbe, le tarmac, les camions et les avions et peuvent voir beaucoup plus de choses que les 2 pilotes dans le cockpit. Le système va pouvoir les prévenir et freiner en cas d’impact imminent sur le tarmac.
Toutes ces technologies qui font appel à l’intelligence artificielle ne sont pour l’instant qu’en phase d’expérimentation.